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CY TWOMBLY : Le Plus Européen Des Peintres Américains

jolyalingerieparis
9 mars 2017
2 min de lecture

L’homme avait une classe folle. Il pensait que pour durer, il fallait en montrer le moins possible. Il disait de sa peinture : « y a rien à dire. » Peut-être que c’est parce qu’il n’y a rien dire que l’on peut tout y lire. Je dis peut-être parce que je ne suis pas une spécialiste en peinture, je vais au musée comme des milliers de visiteurs pour le plaisir d’en prendre plein la vue. Et cette rétrospective affichait sur tous les murs du métro parisien, ces fleurs qui dégoulinent de sang me donnaient envie d’en savoir plus sur ce peintre que je ne connaissais pas très bien.

Voici deux ou trois choses que j’ai apprises sur lui…

Il s’enfermait dans le noir pour faire des dessins pendant son service militaire. Libérer la main de l’œil. Absolument. Ecriture automatique, dessins, tableaux d’écoliers. Comme un chamane devant sa toile, l’écriture se libérait.

Son père lui avait imposé le grec et le latin.

Je me pose soudain la question, est-ce que derrière la pensée Antique, il y a l’enfance ?

Cy Tombly brouille les pistes entre le passé, le présent et le futur, comme si le temps n’existait pas chez Tombly. Seule l’éternité a un sens.

Il brouille aussi les pistes entre peinture et poésie.

Les mots ne sont parfois pas lisibles, comme des restes plus ou moins conscient de notre inconscient.

Peintre littéraire et pictural. Il peint comme un poète, il écrit comme un peintre.

Cette exposition est d’une grande beauté, je comprends pourquoi il s’offusquait que l’on parle de graffitis en parlant de sa peinture. Les graffitis n’ont pas d’ambiguïté, les peintures de Tombly oui. Chez le peintre américain, les fleurs se transforment en organes sexuels féminins ou masculins, le rouge s’utilise pour le sang mais aussi pour les pétales, encore une fois il brouille les pistes, il y a la guerre et la paix. A la crudité sexuelle s’allie des Odes à l’amour.

Peut-être que finalement chaque toile est un écho à notre propre histoire, comme si Tombly parlait à notre inconscient tout en révélant nos émotions, il nous laisse libre d’interpréter au delà même de toute perception visuelle.